Le Limier

J'ai enfin pu trouver Le Limier de Mankiewicz en DVD.

Pour ne pas vous priver des multiples surprises qui émaillent ce film à tiroirs, je me limiterai à en raconter la première partie.

Andrew Wyke, incarné par le grand Laurence Olivier, cultive un goût très marqué pour le jeu. Il vit en vieil aristocrate anglais dans un manoir peuplé d'automates où il rédige son dernier roman policier. Il convoque l'amant de sa femme, Milo Tindle, immigré italien et patron de salons de coiffure, afin de lui proposer un marché: Milo volera les bijoux de sa femme et, grâce à l'argent qu'il pourra en tirer, l'emmènera dans un pays lointain. Andrew, lui, touchera la prime d'assurance et pourra vivre avec sa maîtresse. Milo accepte et les deux complices mettent le vol en scène. La maison est mise à sac, le coffre dynamité et Milo s'apprête à partir avec les bijoux. Andrew lui révèle alors que cette mise en scène était uniquement destinée à le tuer en état de légitime défense.

Le limier  (1972) est le dernier film de Mankiewicz. Il est tiré d'une pièce de théâtre à succès d'Anthony Shaffer (l'auteur du scénario de Frenzy d'Hitchcock).

Le thème central du film est celui des relations entre les classes sociales: Andrew est une caricature de vieux gentleman anglais, flegmatique et raciste, satisfait, supérieur et arrogant. Blasé, il n'a plus de goût que pour les jeux et la manipulation. Il veut montrer à Milo, archétype du play-boy italien, qu'ils n'appartiennent pas au même monde et qu'il n'entend pas se faire voler son épouse par un parvenu de son espèce. Au sens de l'honneur de Andrew s'oppose la rage de gagner de Milo. Andrew sera évidemment pris à son propre jeu.

Ce film brille tant par le scénario que par les décors et la direction d'acteurs. Je ne me lasse pas de le revoir.