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Longlong
7 février 2006

Blow-up

blow_up1Blow-up d'Antonioni, au Musée du cinéma. Thomas, un jeune photographe, prend des clichés d'un couple dans un parc londonien. La femme l'aperçoit et réclame sans succès la pélicule. En développant les négatifs, Thomas est intrigué par l'image très floue d'un homme qui se tient dans les buissons et qui porte à la main ce qui pourrait bien ressembler à un révolver. Sur la photo, la femme semble regarder avec crainte dans la direction de cet homme. Thomas croit d'abord avoir empêché, par sa présence, qu'un crime soit commis. Une lecture plus attentive de la photo lui permet au contraire d'entrevoir un cadavre.

A mesure des agrandissements (blow up), l'objet se rapproche mais devient plus flou. On n'a jamais à la fois la netteté et le gros-plan et bien entendu jamais sur une seule image le gros plan et le contexte.

Thomas comprend vite que l'image permet d'autres lectures que celle, rassurante, qu'il en fait d'abord. Le sens de ses photos ne se donne pas d'emblée. Il faut le chercher, exactement comme dans les tableaux abstraits que peint son ami.

Les objets semblent d'ailleurs obéir aux mêmes règles que leurs représentations. Lors d'un concert rock, le manche de guitare lancé dans le public que se disputent les fans du groupe n'a de sens que pour ces fans. Lorsqu'un simple passant le ramasse par curiosité sur un trottoir, il le rejette aussitôt avec désintérêt.

La dernière scène du film montre des mimes jouer au tennis sans balles ni raquettes. Lorsque Thomas leur "renvoie" une balle égarée, les échanges deviennent audibles. La réalité ne se donne pas à voir ni ne se dévoile, mais elle s'interprête, voire se crée...

Je lis Clara Stern d'Eric Laurrent. Quelques mots un de ces jours.

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